CRISIS
The
Hollowing (Metal Blade/PIAS)
Vous avez dit Karyn ? Et vous n'arrivez pas à dormir la nuit ? Un vrai cauchemar ? Alors, il s'agit bien d'elle... Karyn Crisis : chanteuse charismatique de CRISIS, transformant votre plaisir en douleur, vos nuits en jours et brisant votre énergie en mille éclats. A part Diamanda Gallas, je ne connais pas d'autre voix féminine sortie de l'underground avec une telle puissance et efficacité dans son jeu. Car elle arrive à vous faire plonger dans des ambiances lucifériennes et oniriques, dans le cauchemar et la jouissance à la fois. Vous avez du mal à me croire ? “The Hollowing” est là pour en témoigner et il vous attend, bras ouverts pour un voyage dangereux. Après un premier album “8 Convulsions” sortie en 94 chez Too Damn Hype Records, Crisis franchissent le cap et signent chez Metal Blade. Fruit de cette collaboration l'incontournable “Deathshead Extermination” sorti en 96 avec des compositions ultra-puissantes et variées mettant en valeur la voix sublime de Karyn. Jusqu'alors à quatre, CRISIS continuent en trio, sans pour autant se priver des services loyaux de leur ex-batteur Fred Waring ainsi que de trois autres petits joyaux qui se partagent la batterie sur les morceaux de “The Hollowing”. A part le côté musical, le talent artistique de Karyn illustré de façon effrayante sur les pochettes des trois albums du groupe ne vous laissera certainement pas indifférents. La production assurée encore une fois par Steve Mcallister et CRISIS permet au groupe de sauvegarder son propre identité musicale et nous offrir un album sombre et innovateur qui, même après sa fin nous accompagnera (bonus track) avec rires et ronflements dans le noir profond et pénétrant. Bonne nuit !
DEFTONES Around The Fur (Maverick/WEA)Après un premier album énervé mais loin d'être énervant, les DEFTONES nous reviennent avec ce “Around The Fur” toujours aussi énergique mais surtout beaucoup plus travaillé et mâture. Les vocaux sont moins linéaires, alternent la rage et la mélancolie. Les guitares sont puissantes et mélodiques à la fois, alternant les rythmes stridents et des passages plus envoûtants. Aucun titre n'est à jeter, pour ce qui est de la grosse cavalerie, on retiendra “My Own Summer (Shove It)” qui ouvre l'album, l'excellent et surpuissant “Rickets” et “Headup” sur lequel Max Cavelera est invité. Des morceaux comme “Mascara”, “Lotion” ou le titre caché (36 minutes de blanc avant de le découvrir) sont plus sensuels et assez malsaints. Mais la grande réussite est à mon avis “Be Quite And Drive (Far Away)”, avec un riff qui rappelle les SMASHING PUMPKINS en plus puissant, une voix hypnotique et pour finir un riff qui vous arrache les tympans à la façon des fabuleux HELMET. Les DEFTONES font donc un sans faute et devraient s'imposer comme un des leaders de la nouvelle scène métal. Là où KORN s'est enterré avec “Life is Peachy”, DEFTONES décolle avec “Around The Fur”.
Si vous en êtes restés au cliché réducteur "Suisse=mou du genou", alors jetez une oreille sur ce quatrième album de GURD. On ne peut s'empêcher de penser à MACHINE HEAD et d'ailleurs si vous avez été déçus de “The More Things Change”, alors “Down The Drain” devrait vous consoler. En effet, ici c'est grosse rythmique, gros riffs et gros son. Surtout que la production s'est faite sous l'oeil attentif de Thomas Skögsberg - alias gros son, en personne. On regrettera juste la ressemblance parfois flagrante avec les américains cités précédemment. Un album qui devrait ravir les fans de power metal, mais il y a tout de même un risque de massitude après une écoute prolongée.
LOUDBLAST Fragments(XIII Bis Records/Musidisc)Le retour tant attendu des Death Métalleux
français. Mais les années ont passées, les courants
musicaux aussi et LOUDBLAST a donc décidé de s'orienter vers
une vois moins extrême. C'est donc sur une musique très trash,
voir power metal et sur des vocaux plus travaillés (avec la collaboration
d'une chanteuse!) que “Fragments” vient marquer ce début
d'année. “Frozen Tears” et “Taste Me” sont de vrais petits bijoux
et il n'y a pas grand chose à jeter sur l'ensemble des titres. Signalons
tout de même le concept S.M. de l'album, avec une pochette caractéristique
des lillois! Un ambum qui déroutera les fans de la première
heure et qui plaira surement à certaines personnes qui n'appréciaient
pas le groupe à ces débuts.
Si vous voulez avoir la pêche pendant toute la journée, placez le “Making Friends” dans vos platines lazer et appuyez sur play. Des mélodies sublimes au tempo relevé défileront alors tout près de vos oreilles. De la pop anglaise, direz-vous à l'écoute de “Secret” au refrain " beattlesque ". Oui, mais l'esprit punk est omniprésent et le hardcore mélodique de la côte ouest californienne à son plus grand niveau. Il suffisait pour cela de tout mélanger à la sauce NO USE FOR A NAME, c'est-à-dire guitares rock aux riffs tueurs et envolées lyriques à la BAD RELIGION. Troisième album du combo chez Fat Wreck Chords après “Leche Con Carne” sorti il y a deux ans et “The Daily Grind” de 93 et ces musiciens skateboarders démontrent qu'ils maîtrisent désormais le secret de l'écriture musicale à travers les 12 compositions (+ un bonus track) de “Making Friends”. Un album qui s'adresse avant tout aux fans du skatecore et du hardcore mélodique de façon générale. Une des sorties majeures de cette rentrée 97, à posséder absolument.
REFUSED The Shape Of Punk To Come (Burning Heart/Tripsichord)"I Got A Bone To Pick With Capitalism And A Few To Break". Dès les premières paroles REFUSED annoncent la couleur de leur dernière galette “The Shape Of Punk To Come”. Il s'agit certainement de l'album le plus travaillé et le plus expérimental de ces suédois. Des vrais musiciens essayant de se surpasser en évoluant dans des directions peu visitées jusqu'alors, comme le jazz des années '50 ou la techno des années '90, le tout en plein osmose avec un hardcore-metal des plus ravageurs aux rythmiques implaccables et aux riffs tueurs. Or, il n'y a pas que leur musique qui mérire notre attention... Car REFUSED a toujours été un groupe engagé dans la lutte contre l'économie du marché issue du système capitaliste et contre le conservatisme des jeunes générations. Donc, il ne reste qu'une solution et une seule : le révolution. Et c'est ces idées précisemment qu'ils véhiculent dans les douze titres de leur album. Du "jazzy" “The Deadly Rythm” au violent “The Refused Party Program” en passant par le piège de "Liberation Frequency" ou de "New Noise", cet opus est de la dynamite qui explosera quand le groupe aura atteint le sommet de son art. "Fight Fire With Fire And Everything Will Burn. Yeah".
AMEN
We
Have Come For Your Parents (I Am Records(?)/Virgin)
Sortie
le 10 octobre 2000 (extraits)
"God bless U" cher lecteur-auditeur, assoiffé de choses furieuses et rentre dedans ! Car AMEN récidivent avec 14 titres punk, hardcore et metal à souhait, un an après leur première attaque supersonique éponyme chez I Am Records/Roadrunner, avec la bénédiction de Ross Robinson. Le principal responsable pour cette agression est le chanteur/compositeur/fondateur de ce quintette de LA, Peter Casey "Chaos" (ex-CHRISTIAN DEATH), qui dégeule une fois de plus dans ce deuxième opus, intitulé "We Have Come For Your Parents" ... Et quand c'est Steve Jones himself qui déclare à l'occasion de la sortie de "Amen" : "... ces gars là sont plus destroy que les PISTOLS ne l'ont jamais été" vous pouvez vous faire une idée de quoi il s'agit vraiment. "Fuck the american dream" semblent-ils dire à travers leurs coups de tronçonneuse et on comprend mieux pourquoi Iggy Pop a renoncé à la production du premier essai du groupe. Paul Fig et Sonny Mayo (ex-SNOT) aux guitares et Shannon Larkin (pendant longtemps avec SOULS AT ZERO, bref, UGLY KID JOE) accompagnés d'une basse directement sortie d'un SEX PISTOLS période 1977, essaient de faire autant, voir plus de bruit que le chaotique Casey (avec "Ungreatfull dead" comme preuve à l'appui). Des vraies furies! Entre ambiances defton-niennes ("May day"), refused-iennes pour le côté hardcore ("Piss virus") et une touche Cave- ienne associé au coté obscur soutenu par des riffs lourds, tranchants et halucinants, AMEN n'a pas fini de faire parler d'eux. Avec en bonus des tubes potentiels, tels que "Here's the poison", "Justified" ou encore "Under the robe" le piège de la séduction est bien tendu, mais également bien mérité. Car, rien qu'à travers leur album ils arrivent à communiquer leur folie ; je n'imagine même pas ce qui doit se passer à leurs concerts ... Un seul mot en guise de conclusion : album indispensable, pour tous ceux qui ont toujours rêver de vivre la révolution punk outre-Manche mais qui étaient encore jeunes à l'époque. Enfin, je ne sais pas qui est-ce qui se cache derrière la production super-puissante et, je n'ai toujours pas compris pourquoi au moment où Roadrunner jouit d'une distribution européenne digne de ce nom (Sony), AMEN signe cet album chez Virgin ... Curieux.
SOULFLY
Primitive(Roadrunner
Records/Sony)
Sortie le 26 septembre 2000
(extrait)
Ca y est ! Je suis enfin amoureux d'eux ! Ils n'ont pas du tout évolué depuis le premier album éponyme de 1998, malgré l'arrivée de deux petits nouveaux à la gratte (Mikey Doling) et à la batterie (Joe Nunez). Mais putain, qu'est-ce qu'il est puissant, straight to your face et directement sorti du coeur ! Un album qui se déguste d'un seul trait, sans fatiguer, bien loin de là même ! Et pour une fois, il porte bien son nom : "Primitive". Telle la base rythmique enrichie par les percussions de the Brasil (Meia Noite)/Jamaica Connection (Larry McDonald); tels les riffs surpuissants du Sir "Soul Fly" Max Cavalera et de son compagnon de route; tels les vocaux reconnaissables parmi milles de Cavalera mais aussi de ses invités, qui, encore une fois sont nombreux à venir lui prêter main forte. Chino Moreno (DEFTONES) + Grady Avenell (WILL HAVEN) chantant sur "Pain", Corey #8 Taylor (SLIPKNOT) se déchainant sur "Jumpdafuckup", Sean Lennon (presque un BEATLES !) participe sur "Son song", Tom Araya (SLAYER) laisse ses empreintes vocales sur "Terrorist" etc etc ... Le mix de Andy Wallace que l'on ne présente plus est excellent et Toby Wright à la prod s'en sort avec les honneurs. Et le contenu musical, me direz-vous ? Du SOUFLY à fond ! Groove, tribal, entrainant, chaud, le tout aux couleurs métal, à une exception près : "In memory of ..." naviguant sur des nappes hip-hop metal. Pas de cover cette fois-ci, mais une édition limitée en digipack contenant 4 bonus tracks et une tournée européenne du 22/10 au 10/12 cette année feront le plaisir des fans. Sortie prévue pour le 26 septembre 2000 chez Roadrunner, of course. Pour vous faire patienter, allez visiter www.soulflytribe.com, et je peux vous jurer que, si Max et T. Araya nous font un duo scénique sur "Terrorist", ça va péter des flammes !