LIFE
OF AGONY Soul Searching Sun (Roadrunner/Musidisc)
Y aurait-il de l'espoir dans l'agonie ? C'est la question que l'on peut se poser à l'écoute du premier morceau de cet album (morceau intitulé “Hope” bien sûr). En fait, c'est tout l'album qui semble emprunt d'un bien être certain (“None” ressemble à un cri d'espérance). Et lorsque l'on connaît les deux premiers albums de ces new-yorkais (from Brooklyn, of course !) il y a de quoi être étonné. L.O.A. a abandonné le gros son et le chant dépressif dans des atmosphères guère plus gaies, pour se tourner vers une musique plus alternative. En effet, les mélodies sont ici plus évidentes, la musique se rapproche de PEARL JAM et STONE TEMPLE PILOTS, bref, le groupe crée une grande surprise avec cet album. On peut souligner le travail énorme de Keith Caputo qui nous prouve une fois de plus qu'il est un grand chanteur (“Gently Sentimental” en est la démonstration). Seule la guitare de Joey Z est toujours aussi incisive (“Lead You Astray”, “Neg”), mais on retriuve tout de même une mélancolie certaine dans le chant. Signalons l'arrivée d'un nouveau batteur, Dan Richardson et la magnifique pochette réalisée par Dave Mac Kean (responsable des pochettes de FEAR FACTORY, MACHINE HEAD, FRONT LINE ASSEMBLY ...). Je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille attentive sur cet album varié, riche et plein d'espoir !
MOTORPSYCHO
Trust
Us (Stickman Records/Tripsichord)
Décidément, les pays du nord de vieux continent donnent naissance à une pléïade de groupes de rock dignes d'intérêt. Parmis ceux-ci, les norvégiens de MOTORPSYCHO qui existent maintenant depuis un bon moment et qui nous reviennent en l'an 1998 avec un double cd (triple vinyl) intitulé “Trust Us”. Un an après “Angels And Daemons At Play” (cd simple & double vinyl) ils frappent encore plus fort avec cette oeuvre majeure de rock tracé, au phrasé ô combien caractéristique du groupe. Le bal s'ouvre avec “Psychonaut” aux touches '60 et '70 et continue avec “Ozone” dans la même veine, pour laisser la place à du très grand MOTORPSYCHO avec “The Ocean In Her Eye” et le magnifique, extraordinaire, éblouissant de beauté “Vortex Surfer”. Et le premier chapitre se termine avec les planants “Siddhardtino” et “577”... Et pour ceux qui apprécient la musique aux accents lyriques théâtrales, la deuxième partie de “Trust Us” fera leur bonheur. La plupart des morceaux sont à mi-tempo et constituent une véritable invitation de découverte des coins les plus obscurs de la vague psychédélique. Bref, un pur chef d'oeuvre qui saura satisfaire sans jamais fatiguer tous les amateurs de rock. Et comme disent les membres même du groupe : "Nothing Is Accomplished By Writing A Piece Of Music".
Le Collectif Metal Marseillais Coriace présente BIOCIDE. La première chose qui m'a frappé dès les premières notes de ce six titres, c'était la clarté du son, la puissance de l'enregistrement. Carrément hallucinant pour un groupe français de ce gabarit ! Et les bonnes surprises ne se sont pas arrêtées là, heureusement. Stéphane (voix/guitare), Christof (guitare), Romin (basse) et Migrouil (batterie) affirment avec cette démo avoir acquis une identité musicale, caractérisant le phrasé lyrique et déchirant à la fois ainsi que l'expérimentation à laquelle se livre BIOCIDE. Oubliez les refrains bien construits ou les ponts ultra mélodiques que la plupart des groupes français vous offrent, comme par hasard, dans chaque tournant de leurs compos. Ici, l'effet de surprise est au rendez-vous. Le groove déchaîne les passions, les guitares intriguent par les chemins qu'elles empruntent et une fois saturées, la voix s'occupe du reste. Venez découvrir donc cette masse qui s'entasse, l'anticonformisme du marché, rentrez dans le jardin d'eden (eden's garden) et enfin, sombrez dans gaing*baing pour ne jamais vous débarasser de la toile de BIOCIDE, fabriquée avec passion pour vous. On ne leur souhaite qu'une chose: bonne route et, je reste persuadé qu'elle sera bien longue pour vous...
STEVE VON
TILL
As The Crow Flies (Neurot
Recordings) Extrait
"As
The Crow Flies" est un home-recording réalisé entre 1996
et 1999, par le, depuis dix ans maintenant guitariste de NEUROSIS. Mais
est-ce que cette première introspection intimiste de Von Till constitue
vraiment une surprise pour les fans du groupe ? Difficile à dire.
Car, il ne s'agit pas d'un album de guitare mais d'un album de sentiments...
Sombres, tel le plus profond de l'âme de son compositeur. Ne cherchez
pas la complexité là où elle n'existe pas, c'est à
dire dans l'écriture de ses morceaux. Les lignes mélodiques
sont ultra simples. Mais, que diable ! Qu'est-elle devenue sa technique
guitaristique ? Et c'est à cette question que le minimalisme, la
simplicité et la beauté noire d'un vol de corbeau donnent
leur réponse fracassante. Car, même à travers le plus
tordu des albums de son groupe à jamais, et en sachant que l'on
a à faire à un artiste assoiffé toujours de nouvelles
expériences musicales, on pouvait ressentir et imaginer là,
le début de la genèse d'un projet solo à l'image de
son créateur. Et Steve Von Till y parvient à merveille. Il
tisse autour de ses accords un univers triste et mélancololique
à souhait. Pas de bousculade. Son but est d'attirer nos oreilles
sensibles et notre coeur, pas de les choquer. Par des orchestrations lyriques
et légères comme le petit vent matinal, un zeste de piano
interprété par lui-même, et, avec la complicité
d'instruments à cordes (Kris Force et Annabel Lee - violons,
Martha Burns et Jackie Gratz - violoncelle) par des membres du Amber Asylum
Ensemble de San Francisco, on palpite de la première jusqu'à
l'ultime note de cet album. Brrrrrr, impossible de résister aux
frissons que provoquent "Twice
Born", "Stained Glass", "Shadows in Stone" et j'arrête ici pour
ne pas tous les citer. Au total, sept perles noires signées bien
entendu sur Neurot Recordings
et dédiées à sa femme Kristin et sa fille Emma. Encore
merci ...